Histoire : Demon Story, Chapitre 1

Chapitre 1 : Le messager

Ce matin-là, au petit village d'Horadorn, l'aube dispersa de façon fort peu originale les brumes de la nuit. Les créatures, maraudeurs et autres hôtes de la nuit se réfugièrent dans leurs antres, tandis que le monde des humains s'éveillait. K20 se leva, sans avoir trop conscience de l'heure ou de la date (nous étions le 15 août 1354 dans le calendrier de Lordaeron), et observa la lueur de l'astre du jour. Il éclaira Quaridrin, la forêt majestueuse, et ses arbres millénaires, qui avaient servi à construire les palissades et fortifications sommaires qui exemptaient Horadorn des attaques de la faune de Lordaeron. Après s'être sustenté et avoir fait ses ablutions, le chevalier sortit, et au-devant de sa demeure, regarda l'activité naissante du village. Les échoppes s'ouvraient, les paysans partaient pour les champs, et la garde de nuit était remplacée. Soudain, un chariot traversa la voie de terre, au centre du village, qui reliait le grand port de Rinidil sur la côte de la mer dorée :Mudoral à la grande cité d'Osgilas située dans la superbe vallée d'Aradour. Il se dirigea vers son sanctuaire, au nord du village. Il y passait énormément de temps à y méditer, et beaucoup le jugeaient un peu insane. D'autres se contentaient de penser qu'il était un fervent serviteur de son ordre : Tirisfal. Alors que les derniers préféraient affirmer que son attitude était énigmatique. Mais, quel que soit leurs pensées, les gens n'osaient le déranger, de peur de provoquer sa colère. On pourrait alors penser que seule une femme, son épouse, pourrait le déranger. Un problème majeur se pose à cette théorie. Le chevalier n'a en effet ni femme ni enfants, ni famille d'ailleurs et n'a que très peu d'amis. on ne connaît de lui qu'un frère puiné, mort il y a quelques années tué dans une embuscade fomentée par des gnolls. On prétend qu'il a toujours refusé de se marier pour une raison obscure. On prétend que seul le roi connaît cette raison.

A l'entrée du sanctuaire, K20 purifia son visage avec de l'eau claire. Il pénétra ensuite dans l'édifice. Vers trois heures de l'après-midi, un nuage de poussière se précisa sur la route
qui venait d'Osgilas. Ce nuage, de par une moindre distance, se transforma peu après en un groupe de cavaliers menant bon train, qui s'arrêta devant l'accès au village. La sentinelle, abasourdie, descendit de la palissade et fit face à l'escorte. Il fut rasséréné en remarquant l'insigne du chef de groupe, qui le portait au grade de capitaine du roi Enlkor.
- Je suis venu m'entretenir avec le Chevalier K20.
- Ah … Eh bien, il me semble que l'heure est inconvenante.
- Si vous le dites ! Où se trouve-t-il ?
- Mais il a insisté ; qu'on ne le dérange pas, car il se recueille.
-Avertissez-le que je lui porte un message fondamental du roi Enlkor.
La sentinelle, embarrassée, répondit :
- N'attendez pas trop de ma démarche ; je vais l'avertir de votre présence.
- Voilà qui est mieux, dit avec dédain le capitaine, croisant les bras.
Préférant ne pas s'exposer à la colère de K20, la sentinelle requit l'aide d'une villageoise qui avait la malchance de se trouver dans les environs. Elle se nommait : Lörän, nom elfique oublié. C’était une camarade de longue date et quasiment la seule amie du chevalier ; elle voulut bien courir le risque.
Elle frappa à la porte du sanctuaire.
- Qui est-ce ?! J'avais demandé qu'on ne me dérange pas !
K20 regretta ses paroles. En effet, bien qu'un long laps de temps se fût longuement écoulé depuis leur dernière rencontre, il se souvenait parfaitement d'elle pour deux raisons : la première, la moins intéressante dans cette circonstance, était son visage fin et élancé encadré de cheveux bruns vénitien, sa prestance. Sa beauté était surprenante et l'avait marqué étonnamment
puisqu'il s'était juré de demeurer seul en temps que Chevalier de l'ordre d'Irinas. La seconde était son aptitude à rapidement s'impliquer dans un projet, et l'énergie qu'elle y mettait. Elle avait une très grande intelligence malgré son petit rôle dans le village.
- Dis moi, je me dévoue pour venir t'annoncer une nouvelle importante, la prochaine fois je te laisse te débrouiller !!!
- Lörän, ça fait longtemps qu'on ne... que je ne t'avais pas rev...
Il fut interrompu par un flot intempestif qui fit siffler ses oreilles, visiblement elle n'avait pas changé...
- Calme toi et dit moi ce qui t'amènes.
- Un capitaine veut te voir, expliqua Lörän, plus équanime. il a précisé que c'était urgent.
K20 se releva, et fit un détour chez lui, après avoir pris congé de son amie, pensant qu'il trouverait sans doute un usage pour sa fidèle épée Anduril "dont la lame scintille comme le couchant", et se présenta devant
le capitaine. Ce dernier s'agenouilla et le salua en langue elfique.
- Elen sila lumenn omentielvo, lui répondit le chevalier. Quémanderiez-vous mon aide ?
- Le seigneur Enlkor vous appelle auprès de lui toutes affaires cessantes, à cause d'un message en provenance de Northrend.
- Northrend ?! Mais je ne suis là que depuis quelques jours !
- Notre roi a insisté sur la gravité de la situation.
Curieux, K20 accepta de suivre le messager.

Son bagage reformé, le Chevalier plaça Anduril dans son fourreau, et remarqua un puissant scintillement qui l'intrigua. En effet, selon la légende, lorsque les anciens repoussèrent la Légion Ardente, cette épée avait percé le flanc de Sargeras, et aussitôt le soleil s'était dissimulé sous les monts, bien que l'après-midi fût à peine entamée. Lorsque l'ancien la retira, s'ensuivit une grande clarté qui repoussa tous les combattants alentours. Et lorsque la bataille s'acheva, on raconte que, aux pieds du cadavre brûlé de son prédécesseur, l'épée flamboyante était totalement intacte. Un ancien s'en saisit, mais elle s'effrita jusqu'à la garde, brûlant la main de l'imprudent. On raconte qu'elle fut reforgée de nuit, pour ne pas perturber l'astre souverain. Et depuis qu'il la possédait, descendant des Anciens qu'il était, pas une seule fois sa flamme n'avait défailli à la nuit tombée. K20 comprit que l'épée lui envoyait un message, un message rempli d'aventures, d'adversité et de morts-vivants. Confiant dans sa force, il fit signe au capitaine, enfourcha sa monture et le suivit vers Osgilas.

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