Chapitre 12:
Le chemin était plus dur lorsque j’étais avec le groupe. La route semblait très longue…
Les questions sur mon propos avaient fusées.
Heureusement, la vedette me fut volée par l’elfe, personnage encore
plus intriguant que moi. Il semblait qu’on lui ait planté un objet
pointu dans le bas du dos, dans un but non encore déterminé.
Selon l’elfe, les Trolls avaient fait ça à beaucoup de personnes
chez son peuple (d’où le fait que les elfes se soient taillés
en courant après être libérés). Il ne voulait
pas en dire plus.
Un problème arriva vite. Nous nous trouvions devant un canyon infranchissable.
Il, ni Ahna ni moi ne voyions de ponts ou de passages pour le traverser.
Il semblait qu’il faille descendre la paroi en escaladant, et la remonter
après.
La traversée commença. Je ne fus pas outre gênée,
une transformation en chauve-souris et le tour était joué.
Caederis ne pouvait pas voler mais utilisa son don pour planer au-dessus
du sol et atteignit avec adresse une plate forme située au milieu
de la paroi. En revanche, les autres participants avaient beaucoup de
mal. Ce fut Sméagol qui ouvirt « la marche », suivi
d’Emie, puis d’Ahna, d’Eternal, et de l’elfe.
- A quoi bon me donner des ailes, si c’est pour me faire grimper ? pesta
Emie en pensant à Metal.
* Parce que tu le vaux bien*
Cette voix ne sembla résonner que dans la
tête d’Emie et la mienne. Métal était-il farceur ?
- C’est vraiment profond ? demanda Eternal.
- Oui, ça a l’air, dit Ahna. Caederis est arrivé à
la moitié, je pense.
- Ah, bon !
L’orc s’arrêta d’un coup.
- Que fais-tu ? demanda Ahna. Tu abandonnes ?
- Non, je prend des forces.
Et il engloutit une petite bouteille de bière de son sac.
- Si je peux aider, interviens-je, dites-le moi.
- Et bah dis comment ?
- Justement, j’en sais rien.
- Et bah alors tais-toi et arrête de nous dégoûter
!
Ils progressaient lentement.
- Et toi, Sméagol, dit Emie, je t’interdis de regarder en l’air.
- Où ça ?
*SPAAAF* « bruit d’un fulgurant coup de pied venant d’une botte
contre la face d’un ogre »
- Mais ? se lamenta l’ogre. Je comprend pas, t’es même pas en jupe
!
- Mesure de précaution, sourit Emie.
Pendant ce temps, Caederis se demandait comme moi
comment aider les aventuriers. Il n’avait que des pouvoirs guerriers,
cela n’aidait pas à grand chose ici.
- Autant se reposer un peu, lui dis-je en reprenant forme humaine à
coté de lui. Ils n’arriveront pas avant un moment…
Je m’adossais à la paroi mais basculais en arrière, dévalant,
je le devinais, plusieurs marches d’escaliers durant quelques mètres,
et me prenant au final un mur de pleine face. Je le prenais si bien d’ailleurs
que j’aurais presque pu décrire les dessins qui y étaient
sculptés sans les voir.
- Ca va ? me demanda le Protoss.
- Tu n’es pas au courant que j’adore me prendre un mur en pleine figure
après avoir dévalé un grand escalier en me cassant
la gueule ? répliquais-je.
- Ah non, alors ça t’a plu ?
Je ne fis que grommeler. Il me rejoignis bientôt et fis de nouveau
briller son amulette bleutée. Je constatais alors que j’avais bel
et bien découvert une entrée secrète.
- Mais attend, il y a combien de grottes et de temple dans les environs
? je pensais que les Barrens étaient déserts ? m’exclamais-je.
- Euh… Il faut croire qu’une ancienne civilisation a creusé plusieurs
galeries souterraines ? Ou, au moins, plusieurs temples secrets…
- Je vais avertir les autres.
Je songeais à me transformer de nouveau au chauve-souris, mais
le besoin de s’en fit pas tout à fait sentir. En effet, à
peine arrivé de nouveau dehors, sur la plate forme du canyon, je
fus intriguée par un grand bruit. J’identifiais de suite ce bruit
comme deux voix criant ensemble.
Et je me reçus quelque chose dessus qui m’aplatis.
- Quoi, encore ? dis-je, regrettant aussitôt ma question.
- Mais c’est pas ma faute ! C’est cet abruti d’elfe qui m’est tombé
dessus ! cracha une voix d’Orc.
- Parce que tu crois que c’est facile d’escalader quand un bâton
te dépasse du…
- Je ne veux plus rien entendre ! criais-je. Où sont les autres
?
- Je sais pas, dit Eternal. Ils sont tombés aussi, mais pas aussi
bas que nous.
Je n’entendais rien aux alentour, et même ma vision vampirique ne
vis rien dans la nuit. Si Eternal affirmait ne pas les avoir vu tomber,
cela me suffisait. Le jour allait se lever dans quelques heures, je n’y
avais point songé auparavant, et ma seule chance de salut était
cette entrée secrète.
- Et c’est quoi, ça ? demanda l’orc.
- On dirait une entrée secrète, amenant à un réseau
de galeries souterraines et de temples secrets creusés et construits
par une ancienne civilisation.
Je grommelais. Encore.
Vaillante troupe de quatre personne, nous parcourions
donc ces galeries secrètes. Chance pour nous, elles allaient en
descendant. Cela allait, avec un peu de chance, nous épargner la
descente à l’escalade. Enfin, ça allait LEUR épargner
l’escalade.
Un fond sonore était présent. Ce n’était pourtant
pas l’élégance qui caractérisait la marche et les
bruits intestinaux de l’orc. Ce n’était pas non plus les pensées
noires du Protoss à propos d’Aiur. Et on avait intimé l’ordre
à l’elfe de se taire (bah oui, un elfe cynique qui se lamente c’est
un peu horrible à voir).
A mesure qu’on descendait, le bruit se faisait insistant. On se rapprochait
de la source. On reconnut vite la voix d’un homme. Mais quand on se rapprochait
encore plus, on vérifia bien rapidement que cette voix n’était
pas celle d’un humain.
- Oh, non… commença l’elfe.
- Ah non, on t’a dis de la fermer ! dis Eternal.
- Mais cette voix, je la reconnais ! dit l’elfe en reculant.
- Quoi ? Qu’est ce que c’est alors ? demanda Caederis.
- C’est… c’est… c’est le… le PEON !
- Juste un péon ? demanda Eternal. Qu’est ce qui te fais peur ?
Je sais, ils font plus de dégâts que toi, ils ont plus de
points de vie que toi, une meilleure armure, mais quand même !
- Non… mais lui, il est spécial !
- Quoi ?
- Je reconnais sa voix… Il était avec les trolls dans le temple
maudit qu’on a quitté…
- Et ?
- … et… à votre avis… qui a eu l’idée de l’objet pointu
?
Ah. Voilà autre chose. Ca promet.
- Non seulement ce péon est corrompu, insista l’elfe farci, mais
en plus il est… en rut !
Et merde. Je me transformais immédiatement en brume.
- Tu as peur, Yui ? ricana l’orc. Ahah. Tu parles d’une vampire !
- Pas envie de parler avec un péon en rut, corrompu qui plus est
! me bornais-je.
- Ahah. Je suis un dur, moi. Sur ce sujet je peux être bien dégueulasse
moi aussi. Qu’il vienne, je vais le dégoûter, moi !
Et, précisément, le péon arriva. Il était
évident que ce n’était pas un péon comme les autres.
La petite chemisette trois fois trop courte de couleur rose fluo associée
à un string léopard, nul doute que le clan BlackRock n’en
aurait pas voulu.
Ni Thrall, d’ailleurs. Ni personne, en fait.
Il reconnu instantanément l’elfe. Mais Eternal alla directement
à sa rencontre et engagea directement la discussion avec lui.
Je comprenais un peu l’orc. Mais la censure (et la décence) m’oblige
à retranscrire les paroles strictes pour préserver l’intégrité
morale de chacun.
- Dabûh ?
- Dâbuh !
- Okidoki.
- Zogzog !
[…]
- Dabûh, zogzog !
Et pour finir, Eternal alla dans un coin de la galerie dans laquelle nous
nous trouvions et vomit.
- Il est [bleuarg] horrible ce [bleuuuurg] péon ! Sérieux,
il a un [blorg] problème !
- Mais non ! dit l’intéressé. Juste, je me bride pas. Alors,
l’elfe, toujours pas terminé, ce…
- Stop ! coupa Caederis. On ne s’approche pas.
- Ooooh ! Une autre créature bizarre ! dis le péon. Et dis-moi,
comment tu te reproduis, toi ?
- J’ai dis, n’avance pas !
- Allez, fais pas ta chochotte !
Pour la peine, il eut un grand mal de crâne. Le péon s’assit
en se frottant la tête, mais Caederis tomba à terre (sur
ses pieds, oui, un Templier, ça plane au-dessus du sol, faut suivre
un peu) et se massa également la tête.
- Qu’est-ce qu’il y a ? lui chuchotais-je discrètement.
- Pour blesser mentalement quelqu’un, il faut pénétrer son
esprit, et donc en voir les pensées. Ce gars-là est malade.
Me poser est ma façon de… Vomir.
Ah. Génial. Je décidais de l’affronter à mon tour.
Avec moi, aucun danger. Enfin, normalement.
- Mais on va de surprise en surprise, s’exclama le péon, visiblement
fou de joie de voir quelqu’un de sexe féminin bien identifié.
Comment tu t’appelles, ma jolie ?
- Je suis Yui, dis-je en prenant soin de bien présenter mes canines.
- Toi je suis sûr que t’es une vrai tigresse ! Allez, viens ici
!
- Euh mais euh… Je suis morte ! Je suis une vampire !
- Et alors ? répliqua le péon en s’approchant de moi.
Beurk. Nan, hors de question d’avoir un contact physique avec lui, même
si c’est pour le frapper. Je me retransformais illico en brume. Caederis
le coupa avant qu’il ne reprenne la parole.
- Tu as parlé d’autres créatures bizarres ? demanda-t-il.
- Mais reviens ! Mais re… Hein ? Ah, oui. D’ailleurs, elles sont pas de
bonnes partenaires. Vous ne les entendez pas ?
On entendait effectivement de petits bruits…
De grognements. Des bruits de chair.
Et ça venait vers nous.
Caederis fut le premier à réagir.
- Des zerglings ! cria-t-il.
Enfin, crier, c’est une image, évidemment. Comment crier quand
on a pas de bouche ?
Les bestioles n’avaient pas l’air amicales. De la taille de chiens de
l’enfer, elles avaient quelques mandibules, des pattes visiblement musclées
comme des sauterelles et une gueule qui faisait assez impression. Mais,
surtout, elles étaient très nombreuses. Une douzaine au
moins.
Le Protoss semblait parfaitement connaître ses créatures.
Le péon alla vaquer à on ne sait quelles occupations tortueuses.
Je reprenais par cette occasion forme humaine. Caederis créa un
double illusoire de lui, d’Eternal et de moi. Les bestioles se jetèrent
dessus. J’en profitais, avec Eternal, pour casser quelques tronches. Mais
malgré tout, les bestioles arrivaient en meutes. D’où sortaient-elles
?
Heureusement, le salut arriva. Non, ce n’était
pas Emie, Sméagol et Ahna (s’il fallait compter sur eux…), mais
de violents éclairs violets déchirant le plafond au-dessus
de nos têtes. Ils me disaient quelque chose, mais ne n’aurais su
dire quoi.
D’un coup, ils happèrent toutes les bestioles et Caederis. Nous
n’avions rien, étrangement.
- Ca doit être une erreur de serveur, dit Eternal. Sans doute Battle.net
plante à cause de la 1.10 qui vient de sortir ?
Mon visage expressif lui fit comprendre que moi, je n’avais rien compris.
Il se contenta de hausser les épaules.
Mais les éclairs persistaient. Ils ne cessèrent que peu
de temps après.
- Tu crois qu’on va avoir un instant de répit ? demandais-je ?
- J’espère que non… Hé ! Où est l’elfe ?
- Ah, merde, il est pas ici ?
- Non.
Nous étions angoissés. Il y avait deux solutions : ou il
avait succombés aux bestioles, ou il avait été emporté
par les éclairs pourpres… ou il avait été emporté
par le péon. Nous priions pour que ce ne soit pas la dernière
solution, mais plutôt les zerglings (la solution qui nous semblait
la plus douce).
Un autre cri retentit. A croire que par ici personne ne savait parler
normalement. C’était un cri agressif qui venait clairement dans
notre direction.
Effectivement, un humain, habillée simplement d’une tunique marron,
courrait vers nous en criant. Il fit apparaître au dernier moment
une lame faite de magie pure, bleutée. Je devinais que c’était
une arme mortelle.
L’orc et moi l’évitions avec adresse (moi en me prenant le plafond
en voulant sauter un peu haut et Eternal en se cognant contre une paroi
et manquant de se casser la figure).
L’homme effectua une série de pirouette et sautilla sur lui-même.
C’était ridicule, mais cela marchait : Eternal hésitait
visiblement entre l’étonnement pur et dur et éclater de
rire. Néanmoins la série de pirouette cessa par une attaque
en règle. L’orc interposa sa hache entre la lame et lui, mais la
magie de l’arme de l’humain coupa la hache en deux. Heureusement, Eternal
était expérimenté au combat et évita la mort.
Il fut cependant pris de colère et attrapa violemment l’humain
par le coup, lui faisant lâcher par la même occasion son arme.
- Ca va pas non ? hurla-t-il, furieux. Cette hache, c’était le
cadeau de ma maman, pour mes dix ans ! Tu entends ? Tu a cassé
le cadeau de ma mère !
Il commença à, visiblement, étrangler l’humain. Je
pris ce qu’il restait de son arme. Un simple cylindre gris en métal.
Etrange.
Alors, l’humain regarda bizarrement son arme. Et, d’un coup, elle voulu
se ranger dans ses mais. Manque de chance, j’étais une vampire,
douée d’une meilleure force que la moyenne. Par conséquent,
je ne lâchais pas l’arme. Non, ce fut l’arme ET moi qui allions
rejoindre en volant la main tendue de l’humain, bourrant les deux assaillants
et mettant fin au combat.
- Mais qui es-tu, humain ? demandais-je. Un envoyé de Dalaran ?
un guerrier du Kirin Tor ?
- Non. Je suis un Jedi, Chevalier de mon rang, répondit-il.
- Un jet d’ail ? demanda l’orc, un peu calmé. Et bah tu as eu de
la chance que Yui soit intervenue sinon ça aurait été
un jet de sang.
Il me mettait l’eau à la bouche, ce con.
- Un… Et vous, qui êtes-vous ? demanda en retour le vaincu (enfin…).
Qui êtes-vous pour m’avoir télé porté ici ?
Sur quelle planète sommes-nous ?
- Sur MetalPlanet, répondis l’orc. Sur le forum discution général
!
- Et, interviens-je, euh, en langage normal, on est sur Azeroth, sur le
plan des mortels.
- Je ne comprend pas, dis le « jet d’ail ».
- Et bah nous non plus, dis-je. Depuis quelque temps, j’ai l’impression
qu’il y a des échanges entre les mondes. On a déjà
perdu deux compagnons, comme cela.
- Et le rat ? Ca fait trois ? dit Eternal.
- Nan, lui, c’était une arme. C’est pas pareil.
- Mais… vous êtes mes ennemis, non ? Je sens le Coté Obscur
de la Force…
- Ah, non, ça c’est moi, désolé, dit l’orc.
- Euh… non, je voulais dire, il y a des ondes négatives, par ici
!
- Ca, ça doit le péon de tout à l’heure, soupirais-je.
Bon, moi je suis un vampire. Que tu connaisse ou pas, rien à faire.
Je t’explique : vu que tu es ici et que tu réintègreras
pas ton monde tant que celui qui t’a amené ici ne le voudra pas,
et j’ignore qui c’est, autant nous aider dans notre quête.
- Votre quête est-elle juste ?
- Oui. Enfin, je sais pas. On sait pas ce qu’on doit trouver, ni qui on
doit affronter. Mais on aide une divinité, donc ça doit
être bon.
- C’est d’accord, alors. Je m’appelle ObiChris.
Nous pressions le pas pour sortir le plus rapidement de ces galleries
et trouver un autre abris où passer le jour. Le seul fait de dormir
dans cet endroit en sachant que le péon pouvait revenir à
n’importe quel moment me faisait froid dans le dos…
Et tant pis pour l’elfe, pour le moment.
Toute façon, quelque chose me disait qu’on allait le revoir.
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